Les procédés de raffinage du pétrole
Figure 2 : Procédé de distillation atmosphérique
Le raffinage des hydrocarbures consiste à mettre en
œuvre des produits chimiques, des catalyseurs, la chaleur et la pression pour
séparer et combiner les types fondamentaux de molécules d’hydrocarbures
présents à l’état naturel dans le pétrole brut en groupes similaires. Il permet
aussi de réarranger les structures et les liaisons moléculaires pour obtenir
des composés et des molécules d’hydrocarbures différents et plus intéressants.
Figure 1 Procédé de dessalage
(prétraitement)
Comme la
plupart des procédés de raffinage s’effectuent en continu et en vase clos, les
probabilités d’exposition sont limitées. Des risques d’incendie subsistent
néanmoins, même si les opérations de raffinage s’effectuent en circuit fermé,
car les réchauffeurs, les fours et les échangeurs de chaleur des unités de
production sont autant de sources d’inflammation en cas de fuite ou de rejet de
liquides, de vapeurs ou de gaz d’hydrocarbures.
Le prétraitement du pétrole brut
Le dessalage
Le pétrole brut contient souvent de l’eau, des sels
inorganiques, des solides en suspension et des traces de métaux solubles dans
l’eau. La première étape du raffinage consiste à éliminer ces contaminants par
dessalage (déshydratation) pour réduire la corrosion, le colmatage et
l’encrassement des installations et empêcher l’empoisonnement des catalyseurs
dans les unités de production.
Le
dessalage chimique, la séparation électrostatique et la filtration
sont trois méthodes typiques de dessalage du pétrole brut.
Dans
le dessalage chimique, on ajoute de l’eau et des agents
tensio-actifs (désémulsi-fiants) au pétrole brut, on chauffe pour dissoudre ou
fixer à l’eau les sels et les autres impuretés, puis on conserve ce mélange
dans un bac pour que la phase aqueuse décante.
Dans le dessalage électrostatique, on applique des charges
électrostatiques de tension élevée pour concentrer les gouttelettes en
suspension dans la partie inférieure du bac de décantation. On ajoute des
agents tensio-actifs uniquement lorsque le pétrole brut renferme beaucoup de
solides en suspension.
Un
troisième procédé, moins courant, consiste à filtrer le pétrole
brut chaud sur de la terre à diatomées.
Dans
les dessalages chimique et électrostatique, on chauffe la matière
première brute jusqu’à une température comprise entre 66 °C et 177 °C, pour
réduire la viscosité et la tension superficielle et faciliter ainsi le mélange
et la séparation de l’eau; .
Figure 2 : Procédé de distillation atmosphérique
Figure 3 : Schéma du procédé de
distillation atmosphérique
Les procédés de séparation du pétrole brut
La première étape du raffinage est le fractionnement
du pétrole brut dans des tours de distillation atmosphérique et sous vide.
Le pétrole brut chauffé est physiquement séparé en
diverses fractions, différenciées par leurs plages de points d’ébullition et
classées, par ordre de volatilité décroissante, en gaz, distillats légers,
distillats moyens, gazole et résidus.
Le
fractionnement permet de séparer les différentes fractions car, en raison de la
différence de température entre le bas et le haut de la tour, les constituants
à point d’ébullition plus élevé se condensent à la partie inférieure de la
tour, tandis que les fractions à point d’ébullition plus bas montent plus haut
dans la tour avant de se condenser.
Dans la tour, les vapeurs qui montent et les liquides
qui descendent (reflux) se mélangent à des niveaux où leurs compositions sont
en équilibre.
Après la distillation, seuls quelques hydrocarbures
peuvent être utilisés comme produits finis sans traitement supplémentaire.
La distillation atmosphérique
Dans les tours de distillation atmosphérique, le
pétrole brut dessalé est préchauffé en utilisant la chaleur recyclée provenant
des procédés. Cette charge est ensuite acheminée vers un réchauffeur à
chauffage direct, puis vers le bas d’une colonne de distillation verticale, à
des pressions légèrement supérieures à la pression atmosphérique et à des
températures allant de 343 °C à 371 °C, pour éviter tout craquage thermique
indésirable qui se produirait à des températures plus élevées. Les fractions légères
(à bas point d’ébullition) se diffusent dans la partie supérieure de la tour,
d’où elles sont soutirées en continu et acheminées vers d’autres unités en vue
de subir un traitement plus poussé avant d’être mélangées et distribuées.
La distillation sous vide
La distillation sous vide est normalement utilisée
pour séparer les produits devant être envoyés aux unités de craquage
catalyti-que des fractions résiduelles. Les queues de distillation sous vide
peuvent aussi être acheminées vers un four à coke, être utilisées comme base de
lubrifiant ou de bitume, ou encore être désulfurées et mélangées à du mazout à
faible teneur en soufre (voir figures 4 et 5).
Figure 4 : Procédé de distillation
sous vide
Les colonnes de distillation
Il existe dans les raffineries de nombreuses autres
tours de distillation plus petites, appelées colonnes, destinées à séparer des
produits particuliers et uniques; elles fonctionnent toutes selon les mêmes
principes que les tours de distillation atmosphérique. Ainsi, un dépropaniseur
est une petite colonne conçue pour séparer le propane de l’isobutane et des
constituants plus lourds. Une autre colonne, de plus grande taille, sert à
séparer l’éthyl-benzène et le xylène. De petites tours de désessençage,
appelées colonnes de
rectification, utilisent
de la vapeur d’eau pour débarrasser les produits lourds des traces de produits
plus légers qu’ils contiennent.
Figure 5 : Schéma du procédé
de distillation sous vide
Le reformage catalytique
Les procédés de reformage catalytique permettent de
convertir les naphtas lourds à faible indice d’octane en hydrocarbures
aromatiques pouvant servir de matières premières pour l’industrie pétrochimique
et en constituants pour l’essence à indice d’octane élevé, appelésreformats, par
réarrangement moléculaire ou déshydrogéna-tion. Selon la charge et les
catalyseurs, les reformats peuvent avoir des concentrations très élevées de
toluène, de benzène, de xylène et d’autres constituants aromatiques utiles dans
la préparation de l’essence et dans les procédés pétrochimiques.
Les procédés de craquage catalytique
Le craquage catalytique permet d’obtenir des molécules
plus simples par fragmentation d’hydrocarbures complexes, d’améliorer ainsi la
qualité et d’augmenter la quantité de produits légers plus intéressants et de
diminuer la quantité de résidus. Des hydrocarbures lourds sont exposés, dans
des conditions de température élevée et de basse pression, à des catalyseurs
qui initient les réactions chimiques.
Tous les procédés de craquage catalytique comportent
trois fonctions de base:
• réaction — la charge réagit avec le catalyseur
et est fragmentée en différents hydrocarbures;
• régénération — le catalyseur est réactivé par
combustion du coke;
• fractionnement — les produits de craquage sont
séparés en diverses fractions.
Les procédés de craquage catalytique sont très
souples; on peut ajuster les paramètres de marche en fonction de l’évolution de
la demande. Il existe actuellement trois types de base de procédés de craquage
catalytique:
• le craquage catalytique sur lit fluidisé
(fluid catalytic cracking (FCC));
• le craquage catalytique sur lit mobile;
• le craquage catalytique sur lit mobile selon
le procédé TCC (thermofor catalytic cracking).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire